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La dune de sable noir

Les griffes du Diable


















L'ombre du photographe devant son sujet

Derrière le Castellet, dans le Var, dominant la forêt de chênes qui s’étale sur son flanc Est, surgit un ancien volcan. C’est le Rocher de l’Aigle. Une carrière abandonnée y a laissé une dune de scories pulvérisées. Le vent en a dispersé les grains et y a sculpté les dunes. La pluie y a dessiné les crevasses et déposé l’écume de sable. Le soleil en a brûlé la peau noire et y a creusé des gerçures. L’empreinte rouge et noire du feu et des cendres a résisté au lavage du temps. Telles des sentinelles mélancoliques, des forteresses et des cathédrales de sable, érigées en repentir par les éléments, contemplent les tranches de sable qui coulent en nuances irisées et révèlent les couleurs du gris. Sable vivant, au rides arides et aux veines bleutées caressées par le vent. Sable vivant, qui de ses larmes de sable pleure en coulées grises amères. Sable vivant, qui plonge ses griffes dans les dunes et les mord de ses dents noires. C’est ici, sous le sourire grimaçant de ce volcan, dans ce décor exoplanétaire hostile, porte oubliée du Royaume d’Hadès, que le Diable, une dernière fois encore, a voulu montrer sa beauté.